Depuis que le Gouvernement a annoncé que les deux Normandie seraient réunies, les Normands se réjouissent de ce futur commun. On peut pourtant s’interroger sur les raisons de cette satisfaction.
L’une d’elle est bien sûr la meilleure valorisation de tous nos atouts communs, le développement de leur complémentarité, la visibilité de nos territoires aux niveaux national et international. A l’étranger, il est évident que la Normandie est unique, et qu’elle est une marque qui peut avoir un fort potentiel d’attractivité.
Nous sommes bien sûr de ceux qui partagent cette opinion. Nous le disons depuis longtemps.
Mais voilà que certains semblent avoir d’autres motifs pour savourer ce rapprochement. Tous ceux qui y voient un accroissement de leur pouvoir personnel ou de celui de leur sérail. Tous ceux qui profitent de chaque occasion pour s’approprier la réforme et qui essaient, insidieusement, de rendre naturel un rapport de vassalité entre les deux Régions actuelles, plutôt que de chercher la concertation autour d’un équilibre.
« La capitale régionale est naturellement à Rouen », disaient-ils. Devant les réactions soulevées par cette prise de position unilatérale, les partisans de l’absorption ont émis une autre hypothèse : celle d’un partage où la préfecture irait à Caen et où le siège de la Région serait à Rouen. Sans doute pensaient-ils faire un pas vers la Basse-Normandie.
Mais là encore, cette manière d’imposer un message dans les médias et dans les esprits, ne relève pas de l’ouverture nécessaire à une réflexion qui devrait être commune.
Une vraie discussion, transparente, réunissant les élus des régions, des départements, des principales communes de ces territoires, mais aussi des représentants de la société civile, serait un préalable nécessaire à toutes les discussions sur la réunification. Une fois le problème de l’implantation géographique des institutions réglé, pourrait enfin s’engager un travail nécessaire et constructif, pour préparer notre avenir commun. Encore faudrait-il pour cela que notre exécutif régional prenne ses responsabilités et soit un réel moteur de la réunification, plutôt qu’un suiveur…
Le groupe UDI du Conseil Régional de Basse-Normandie
Philippe Augier, Anne-Marie Cousin, Ludovic Assier, Valérie Nouvel, Elisabeth Josseaume, Jean-Louis Gérard