Philippe Augier

Face à l’absence de feuille de route des Présidents de Régions pour l’organisation conjointe de la fusion des deux Normandie, l’ensemble des conseillers régionaux UDI de Haute et Basse-Normandie est d’ores et déjà au travail.

Bâtir une grande Région, se préparer aux nouvelles compétences, fédérer ses habitants, ses acteurs économiques et sociaux autour d’objectifs ambitieux et de stratégies adaptées : autant de tâches majeures dont les élus régionaux portent la responsabilité pour la réussite de la Normandie. Des choix seront faits et défendus, des décisions seront prises, à l’issue d’une concertation la plus large. Et ceci, sans attendre que ces décisions nous soient imposées. Restons maîtres de notre destin !

Nos rencontres, le travail accompli ensemble, et qui va se poursuivre, vont permettre la rédaction d’un projet commun que nous voulons réaliste, ambitieux et conquérant. En concertation avec les citoyens, les acteurs associatifs, sociaux et économiques, et dans le respect des équilibres et des identités de tous les territoires qui composeront demain la grande Normandie, nous allons redonner confiance et espoir aux Normands.

Lors de l’assemblée plénière du conseil régional, le 18 décembre, le Président Laurent Beauvais a enfin dévoilé les raisons de son attentisme dans le travail nécessaire sur la fusion de nos deux Régions normandes.

« L’échéance de début janvier 2016 (début officiel du fonctionnement de la nouvelle Région) est masquée par les élections de décembre 2015. Pour laisser la liberté aux suivants, nous ne devons rien décider avant ».

Laurent Beauvais nous annonce sans ciller que 2015 sera une année blanche.

Nous l’avions déjà ressenti à la lecture du budget 2015, que nous ne voterons pas, où le recul de l’investissement est masqué par l’entrée des fonds européens en gestion directe, où la baisse des dépenses s’appuie sur la fin de programmes importants (comme les Jeux équestres mondiaux), où l’on ne voit, au final, aucune réforme de fond.

Comment imaginer que cette volonté de retrait s’applique également à toute notre organisation régionale ? Devons-nous laisser à nos successeurs, lors de la réunion du 4 janvier 2016, un champ en friche ? Ne peut-on pas prendre la responsabilité, partagée par tous les élus, représentants de la population de toute la Normandie, de faire croître le grain, afin de laisser une moisson foisonnante à ceux qui viendront après, à tous les Normands ?

En attendant, cet attentisme pousse au clivage entre les groupes politiques. En refusant d’associer les élus de l’opposition régionale, en négligeant la nécessité d’une réunion avec tous les conseillers régionaux haut-normands, en ne faisant jamais état des échanges avec le Président de la Haute-Normandie (existent-ils vraiment ?), Laurent Beauvais force tous les groupes politiques à travailler de leur côté, renforçant l’image négative des élus.

Ce travail commun, avec les Haut et les Bas-Normands, élus, responsables d’entreprises, d’associations, d’organismes publiques, de citoyens, est nécessaire. A un an de la fusion, il n’est toujours pas proposé par les présidents des deux Régions. C’est ce que nous voulons proposer aux citoyens. C’est ce que nous faisons, en partant à la rencontre des forces vives du territoire, en mettant en place le dialogue avec nos homologues haut-normands.

Espérons que nous puissions être un exemple pour le Président de la Région, pour nous permettre de construire, tous ensemble, la grande Normandie.

Pour les groupes UDI et UMP-CPNT, leurs présidents : Philippe AUGIER et Sophie GAUGAIN